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ou la triste histoire de Jean-Baptiste Ansquer de Kerouartz, enseigne de vaisseau
mardi 17 novembre 2015, par
J’ai vu tant et tant de mersJ’ai croisé tant et tant de gensJ’ai cru à tant de chimèresJe reviens mouiller(1) à DinanPar tous les chemins de mer j’ai pu voir tant de contréesMais par les chemins de terre j’ai aussi vu les chiens du guetJe reviens pour revoir celleQui attend depuis si longtempsCelle qui m’avait dit "je t’aime",Que j’avais quitté voile au vent.Par tous les chemins de mer j’ai pu voir tant de contréesMais par les chemins de terre jJ’ai aussi vu les chiens du guetJe sais qu’elle sera peut-êtreCe soir à la cité d’AlethJe longerai à pied la grèveJ’apporterai le guinguetPar tous les chemins de mer j’ai pu voir tant de contréesMais par les chemins de terre j’ai aussi vu les chiens du guetDès que les berges furent désertentAprès le son du clocherJ’ai franchi le bastingageet couru vers les rochersPar tous les chemins de mer j’ai pu voir tant de contréesMais par les chemins de terre j’ai aussi vu les chiens du guetUn grondement soudain résonneJe suis pris dans un traquetCe n’est pas une légende,Ils ont lâché les chiens du guetPar tous les chemins du cœur j’ai voulu voir ma bien-aiméeMais par les chemins de grève j’ai croisé les chiens du guet
Les chiens du guet étaient une meute de 24 dogues qui étaient lachés à la nuit tombée sur la grêve entourant les remparts de Saint-Malo. En mars 1770 ces chiens tuèrent un jeune officier de marine, Ansquer de Kerouatz, qui tentait de rentrer dans la ville en traversant le port à marée basse après avoir rendu visite à sa fiancée de la ville voisine de Saint-Servan
(1) jeter l’ancre